Une décennie après Mafia III, Hangar 13 revient avec un nouveau chapitre qui promet de raviver la flamme originelle de la saga tout en explorant des territoires inédits. Avec Mafia: The Old Country, le studio choisit de rompre avec les conventions du monde ouvert moderne au profit d’un récit maîtrisé, resserré, profondément cinématographique. Et surtout : un voyage en Sicile, là où tout a commencé.
Quand le passé forge l’avenir
C’est à la suite du remake de Mafia (2020) que l’idée de The Old Country a germé. En revisitant le tout premier opus, l’équipe a réalisé à quel point la force de la licence résidait dans sa narration linéaire, tendue comme un fil de soie. Un parti pris aujourd’hui assumé : « Nous préférons faire peu, mais le faire parfaitement », déclare Nick Baynes, président de Hangar 13.
Une aventure 100% scriptée
Ici, pas de carte immense remplie d’icônes. Le gameplay est taillé sur mesure pour servir le scénario. Chaque mission est pensée comme une séquence de film. Rythme, silence, tension : Mafia: The Old Country renoue avec la grammaire du cinéma, et surtout avec l’art du non-dit. Ce choix de structure n’est pas un repli, mais une déclaration d’intention dans une époque où les jeux multiplient les distractions.
La Sicile, berceau du mythe
Exit les métropoles américaines. Cette fois, la saga retourne en Sicile, terre originelle du crime organisé. On y découvre un monde encore embryonnaire, à mi-chemin entre la légende et la réalité historique, dans une époque où la mafia n’est pas encore un empire, mais une force discrète, presque insaisissable. Ce cadre donne naissance à une ambiance unique, profondément enracinée dans les traditions locales.
Un jeu qui pense cinéma
Inspiré jusqu’au moindre cadrage par Le Parrain, Mafia: The Old Country ne cache pas ses influences. Le langage corporel, les silences, la palette de couleurs désaturée, les musiques orchestrales lentes… tout transpire le respect du septième art. On ne joue pas un mafieux. On incarne un protagoniste de film culte. La mise en scène épouse les codes du cinéma d’auteur, avec un souci constant de l’émotion et de la tension dramatique.
Une immersion linguistique rare
Mais ce qui distingue encore plus ce volet, c’est son doublage complet en dialecte sicilien. Pas de folklore ni d’approximation ici : le studio a collaboré avec un studio local et des acteurs natifs, encadrés par des linguistes, pour que chaque ligne sonne vrai. Le résultat est saisissant. Jouer en VO sicilienne, même sans comprendre la langue, transforme radicalement l’expérience, la rendant plus viscérale, plus authentique.
Une œuvre fidèle et audacieuse
Avec The Old Country, Mafia ne cherche pas à suivre les tendances actuelles. Il les contourne avec élégance, en livrant une aventure intense, cohérente, incarnée. Pas de dispersion. Pas de surenchère. Juste un récit tendu, porté par un gameplay au service d’un monde vivant, dense, et profondément humain.
Hangar 13 signe ici un retour aux sources d’une rare intelligence, qui pourrait bien marquer un tournant dans la série. En assumant sa linéarité et en embrassant ses racines siciliennes, Mafia: The Old Country se présente non seulement comme un hommage, mais comme la meilleure promesse qu’on pouvait faire aux fans : celle d’un jeu qui respecte leur mémoire, tout en écrivant une nouvelle page de l’histoire… à l’encre noire.
commenter cette publication ?